Quel cadeau nous avons eu pour Noël. On a passé deux semaines vraiment extras avec de trop chouettes copains prêts à tout pour nous rejoindre. On s’était habitué à tout ce monde sur le bateau. Même comme des sardines dans leur boîte, on était trop bien. Cela nous a fait un bien fou de partager quelques jours avec vous. Encore mille merci. Mais quel vide vous avez laissé en partant, on se sentait tout à coup bien seul. Le 31 décembre, nous mouillons dans la baie la plus sinistre qu’on aie vue jusqu’à présent. Juste quelques épaves de bateau comme voisins pour fêter cette nouvelle année qui arrive ! Hubert essayera même d’en tirer les pièces encore utilisables. Pas de chance, il a juste réussi à casser un tournevis. Consolation, à minuit, nous avons eu la chance de contempler les feux d’artifices tirés à partir de la terre et ainsi entrer dans la nouvelle année. Les premiers jours nous ont semblé bien tristes, il a fallu se remettre dans le mode « Sept à Vivre » et reprendre notre itinéraire. Un dilemme se présente : deux routes sont possible pour rejoindre Panama, point de passage obligé pour le Pacifique. Première option : continuer notre route par le nord et continuer à faire le tour de la mer des Caraïbes dans le sens anti-horlogique pour rejoindre directement Panama au départ de la Jamaïque ou traverser celle-ci et rejoindre les ABC, les iles hollandaises de Aruba, Bonaire et Curacao avec un passage réputé très très dur en Janvier: le Cabo de la Vela, au large de la Colombie avec des vagues qui peuvent atteindre 10 mètres et des vents de 50 noeuds. Pesant le pour et le contre de chaque possibilité et surtout notre non décision, nous obterons pour la route du nord. Nous progressons donc par la côte sud de Puerto Rico. Ici, il n’y a plus de belles plages ni de zones touristiques. C’est à chaque fois, en solitaire que nous mouillons. Mais les endroits n’en sont pas moins intéressants. Une nuit au milieu d’un labyrinthe de palétuviers, arbres de la mangrove et zone préférée des lamantins. Bon, nous n’en verrons pas. Ensuite nous nous arrêtons dans une baie tellement calme que l’eau ressemble à un miroir. Tellement peu de mouvements que Laurent n’arrive même plus à dormir. La balade dans le village nous replongera dans l’ambiance de Noël et même du tour des crèches de Nil. Ici, aussi, les gens installent des crèches et les rois mages devant leur maison. Juste avant la ville de Ponce, nous irons nous promener jusqu’au phare de l’Isla Caja de Muertos, non donné car la forme de l’ile ressemble à un tombeau. Toute la cote sud de l’ile est une réserve naturelle pour la reproduction des tortues. Et puis, il y a Ponce, et sa célèbre caserne des pompiers. Nous sommes le jour de l’épiphanie, jour férié, ce qui fait que tout est de nouveau fermé. C’est malgré tout courageusement que nous marcherons jusqu’au centre ville pour en admirer sa jolie place. Le lendemain, après avoir fait le plein de diesel, d’essence et d’eau, nos ennuis commencent. Un douanier (ils font partie des copains de Laurent depuis l’Afrique … ) sans doute un peu zelé et un peu au chômage par manque de bateaux dans la région, nous demande nos papiers. Pas de chance pour nous, notre permis de naviguer dans les eaux américaines (que nous avait laissé les anciens propriétaires) est périmé depuis minuit. Il emporte les papiers du bateau et les passeports et nous oblige à passer dans ses bureaux. Après contrôle des nos papiers dans les moindres détails et de très longues discussions, Laurent finit par payer des frais annoncés au départ à 19 US$ (lorsque le douanier a pris nos papiers) et qui se termineront finalement à 56US$ … on ne sait trop bien pourquoi. On avait lu que les douaniers à Ponce n’étaient pas cool, c’est effectivement le cas ! Le temps de tout préparer pour se mettre en route, un bateau, un monocoque au pavillon français s’approche de nous, de plus il y a un garçon sur le pont. On fait connaissance, il s’agit de Grégal, des amis de Speedy que nous avions juste aperçu à Tobago Cays. Ils naviguent en direction de la République dominicaine et nous aussi. Quelle chance, à nouveau, des copains , tant pour les parents que pour les enfants. Très vite on se met d’accord sur le programme et c’est ensemble que nous remettons en route. Nous passerons par une jolie petite plage à hauteur de Guanica, une sorte de piscine d’eau transparente dans la mangrove, par le village de La Parguera où les maisons colorés sont construites sur pilotis. Et puis, à nouveau la douane. Trois hommes en uniforme, au regard froid montent sur le bateau. Le premier enlevant ses lunettes de soleil nous dit d’un ton grave « Do you remember me ? » Et comment, c’est le douanier de Ponce. (NDLR : Désolés, Béné n’a pas osé le prendre en photo). Il n’est pas vraiment pas content et d’assez mauvaise humeur. Ben oui, on avait changé de zone territoriale et on devait prévenir la douane de la nouvelle zone par téléphone … ce qui est compliqué sans téléphone … Nous ne sommes pas en ordre (on avait passé la limite de zone de quelques miles … et comme il est facile de nous tracer via notre AIS, il savait où nous étions … A nouveau, il reprend nos papiers, passeports et nous oblige à nous rendre dans les bureaux de la douane à Mayagues (soit à 5 heures de navigation). Seul inconvénient, il n’est pas conseillé d’aller à Mayagues en bateau mais plutôt de s’arrêter à Boqueron et de poursuivre en taxi. Vite pas une minute à perdre, nous sommes vendredi midi, si nous n’arrivons pas dans les bureaux avant 17H30, nous serons foutus pour tout le week-end. Sans nos papiers, c’est un peu comme si nous étions tout nus et plus question d’aller à terre. C’est même pas encore ancré dans la baie de Boqueron que Laurent saute dans l’annexe pour rejoindre au plus vite les bureaux de la douane. Le douanier de service a reçu l’ordre de nous faire payer cette fois 78 US$ alors que le douanier zèlé de Ponce nous avait dit qu’on devrait repayer 56 US$ comme la dernière fois. ça ne plait vraiment pas à Laurent qui en a marre de ces règles à la tête du client alors il demande le chef du chef du chef. Au bout de 1h de discussion par téléphone, il obtient enfin un nouveau permis de naviguer valable un an (pour 19$ alors que le douanier de Ponce lui avait refusé, nous forçant à payer à chaque mouvement du bateau) dans les eaux américaines et des papiers en ordre. On sait ps si vous arrivez à suivre … mais ce fut réellement chaud. Même le chauffeur de taxi a eu peur pour lui. Boqueron, ville à nouveau touristique nous offre une soirée à terre à gouter les spécialités locales, le poulpe, les brochettes de requins et les empanadillas pour tous les gouts, le tout au rythme de la musique latino. C’est toujours accompagné de Grégal que nous avançons, prochaine étape la République Dominicaine. En chemin, on espère faire une pause sur l’isla Mona située entre les deux pays au milieu du fameux passage de Mona, craint par les navigateurs… On dit que cette ile est la Galapagos de Puerto Rico. La météo en décidera autrement, la houle est si forte qu’il est impossible de rester au mouillage. Seul, Hubert un peu (très) têtu comme son père insistera pour rejoindre la plage en annexe. L’ile est vraiment très jolie, des falaises, des plages de sables blancs, et une eau d’un bleu encore jamais vu jusqu’ici. Seul point négatif dans la navigation, nous perdons le concours de pêche lancé par Grégal au début de chaque navigation. Nous arriverons finalement à 1h du matin en République Dominicaine après un chouette navigation qui nous aura fait subir des vents de 30 nœuds. Gràce au vent et quelques surfs sur les vagues nous avançons régulièrement au delà des 10 nœuds. Une surprise s’annonce en République Dominicaine, ….
Bon ben c’est bien beau la déprime mais ce qu’on veut, c’est de rencontres insolites, des combats gagnés contre des contrebandiers, des douaniers que vous entubez, des baleines qui vous suivent pendant des jours et des jours, des fruits exotiques, des valées encore jamais parcourues, des plongées formidables, Laurent mcGiver a l’ouvrage …. Heureusement que Vos enfants sont la pour nous dé-déprimer avec les superbes vidéos hein ! Non mais… Sinon c’est plus du jeu !
😉
Hello les 7 à Vivre!
Toujours en Rep Dom? Nous on y arrive dans 2 jours mais à Samana. A priori c’est pas votre route vers Panama mais on ne sait jamais. Nous on vient des Turks et Caicos et je hais les douaniers aussi. Ici on a du payer 130 dollars pour 7 jours!!! Bonne nav!
Les paricaraibes sur YSUN
Bon, analysons ce paragraphe: « Ben oui, on avait changé de zone territoriale et on devait prévenir la douane de la nouvelle zone par téléphone … ce qui est compliqué sans téléphone … Nous ne sommes pas en ordre (on avait passé la limite de zone de quelques miles … et comme il est facile de nous tracer via notre AIS, il savait où nous étions … »
Donc, en somme, grâce à l’AIS, il sait où vous êtes, ce qui lui permet de vous tomber dessus à bras raccourcis pour vous dire qu’il est de mauvais poil parce qu’il ne sait pas où vous êtes (puisque vous n’avez pas signalé le changement de zone).
Ce type doit avoir une toute petite… euh… canne à pêche… voilà c’est ça… une toute petite canne à pêche (pfiouuuu, chuis pas passé loin, moi, avec tous ces enfants qui lisent ce blog…).
Ha! Quel beau métier douanier!