Comme Patrick l’a demandé, voici le récit de notre passage de frontière. C’est en fin de journée que nous arrivons à la frontière. Première étape : sortir du Kenya. Chose assez facile en temps normal, sauf que nous avions égaré notre carnet de passage en douane, ce document hyper important permettant l’import/export de notre camion dans les différents pays traversés. Il a donc fallu négocier la manière de remplacer ce document si important … heureusement, nous en avions une copie scannée que nous avons imprimée en vitesse. Ensuite, il a fallu payer une taxe de circulation pour les « bonnes routes » du Kenya 😉 beaucoup d’argent pour aucun service. Le problème a commencé lorsque l’on a, en sortant du bureau, demandé un reçu qu’ils n’ont pu nous fournir. Laurent a alors pris les documents, tous en ordre et son argent : pas de reçu, pas d’argent, logique (pour nous)! On est donc sorti du Kenya, sans soucis. Seconde étape : entrée en Ouganda. Immigration, ok, suffit de payer. Assurance, ok aussi, suffit toujours de payer et finalement la douane. C’est ici que commencent vraiment les problèmes. Des agents du Kenya font le forcing pour récupérer la monnaie qu’ils avaient essayé d’empocher, et nous demandent de retourner au Kenya payer notre dû, ce que Laurent refusa, question de principe. Cela se compliqua car les douanes ougandaises, par solidarité « East African Community », refusèrent de nous laisser rentrer en Ouganda bloquant également Franzi et Gerry, eux étant pourtant en règle. En discutant avec la police, l’immigration et la douane Ougandaise, et leur expliquant la situation, ils tiennent avec nous, car pas de reçu à cet endroit signifie pour tous : détournement d’argent. Seule une douanière zélée refuse de tamponner nos documents. On fait le forcing et plaçons le camion devant la barrière bloquant tout le trafic entre le Kenya et l’Ouganda ce qui ne plait pas à la douanière mais amuse tous les autres. Elle finira par nous coller un PV. Le lendemain matin, réunion de crise au plus haut niveau. Nous avons raison, mais par contre, on nous demande de payer avec reçu au Kenya. Le résultat sera que Gerry et Franzi récupérerons une partie de leur argent et que le fonctionnaire sera sanctionné car la police anti-corruption (le cas étant jugé très intéressant) s’en est mêlée. Le PV a bien été supprimé.
Nous voici en Ouganda, enfin. Les paysages changent encore. Tout est très vert, nous retrouvons des maisons de briques rouges, de bonnes routes, des gens en bottes, … et également la pluie. Nous approchons du 21 mars et du printemps pour vous. On vous imagine impatients de sortir au jardin, de profiter des premières journées printanières, d’écouter les oiseaux chanter, … et nous, nous entrons dans la petite saison des pluies. Chaque jour, en matinée ou en soirée, le ciel s’obscurcit et la pluie s’abat sur nous. L’eau s’écoule le long des pistes.
Première étape obligée Kampala et son « Club Med ». Piscine, tennis, petits joggings, des buffets à chaque repas, grande chambre, soirée à thème, … On s’est laissé vivre pendant une semaine chez la marraine d’Augustin qui nous a hébergés comme des rois. Les enfants retrouvaient les joies d’une maison, jouaient avec les petits chatons, le chien. Augustin n’a jamais été aussi content durant le voyage, deux semaines avec sa marraine et sa famille, on ne le voit plus, on ne l’entend plus, il joue avec Jules. Une très bonne semaine, merci à toute la famille pour leur accueil, leur disponibilité malgré l’école, le travail, … alors que nous étions certainement très envahissants. Mais nous devons repartir, rallumer le moteur et reprendre notre route.
Nous décidons d’aller jusqu’aux chutes de Murchison. Un petit retour aux sources. Le Nil, toujours lui. Pas celui dans lequel on va prochainement placer un collecteur près de chez nous. Non, celui que nous avons suivi en Egypte et au Soudan jusqu’à Karthoum. C’est là que nous avons observé le confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu. Nil Bleu que nous avons suivi jusqu’à sa source et ses chutes en Ethiopie. Maintenant, c’est en Ouganda, que nous retrouvons le Nil Blanc et ses chutes. C’est un endroit magnifique dans une réserve naturelle peuplée d’animaux. Les chutes sont vraiment très impressionnantes surtout vues d’en haut. Nous nous perdrons dans le parc tout en observant les animaux : des cobes d’Ouganda, des gazelles, des hippopotames, des éléphants, des buffles, … et même des crocodiles lors d’une balade en bateau sur le Nil.
Ensuite, nous nous dirigeons vers une série de lacs de cratères dans la région de Kibale. Nous y faisons de jolies balades en forêt ou à travers les champs de bananiers. Ces endroits sont très paisibles et ont beaucoup de charme.
Nous sommes décidés à rejoindre la frontière avec le Congo et tenter d’y entrer (on dit bien tenter car d’après nos indics, ils demanderaient juste la petite somme de 240 $ par personne pour les visas d’entrée). En chemin, nous traversons le parc du Queen Elizabeth. Soudain, Guilhem nous dit : « J’ai vu des éléphants ». On fait marche arrière et on s’arrête. Nous grimpons sur le toit du camion pour observer ces pachydermes. A notre grande surprise, tout le clan a décidé de traverser la route juste devant nous pour rejoindre un lac un peu plus bas. Une quinzaine d’éléphants ou éléphanteaux passent ainsi devant nous.Un super spectacle sous nos yeux. Un peu plus tard un second groupe essaye de traverser, mais des voitures un peu trop bruyantes les font faire demi-tour. Seul, le plus grand traverse et montre beaucoup d’agressivité et charge à chaque bruit de moteur. C’est vraiment très impressionnant.
Notre route continue à travers les plantations de thé, les petits villages où nous nous arrêtons de temps en temps pour manger dans un petit bui-bui local, pour faire repriser nos vêtements usés, pour acheter quelques fruits ou brochettes de viande sur le bord de la route.
Nous descendons dans le sud-ouest de l’Ouganda, rejoindre, juste pour une soirée, Franzi et Gerry, installés depuis quelques jours au bord du lac Bunyonyi. La frontière avec le Congo n’est plus qu’à 80 km du lac. Nous progressons plus ou moins vite en fonction de l’état de la route qui se dégrade en passant les cols. Mais les vues sont magnifiques quand le soleil est avec nous.
Passerons nous la frontière (à coût réduit) ???
Bon anniversaire à Mouch, Peter, Corinne, Mahaut, Nathalie et Marie !
Bonjour Bénédicte.
J’ai eu tes coordonnées par Jean-Louis JON. C’est avec émerveillement que je lis votre parcours et vos déboires. Quel malchance cet accident. Cela aurait été avec plaisir de vous accueillir en Belgique, mais comme vous, je n’ai plus de maison. Nous habitons en France, à PORTIRAGNES et hélas la maison de Jeannine est déjà louée jusqu’à mi septembre. J’ai moi-même vécu 15 ans au Congo Belge à Elisabethville (Lubumbashi) et à Kamina avant l’indépendance. J’admire votre courage et étant enfant en Afrique, je peut m’imaginer facilement l’émerveillement des tiens pour ce beau pays.
Je rentre aussi en Belgique fin du mois et je prendrais de vos nouvelles. Bonne chance et bon retour.
Albert Genot
Bananes!!
Bande de zèbres!!!
Fesses de babouins!!!!!
Espèces de pachydermes!!!!!!!
Comment ça « Reste poli »? Mais je ne suis pas désagréable. Je ne fais qu’énumérer toutes les magnifiques choses que vous avez pu voir ces derniers temps:
– Des bananes dans la région de Kibale,
– Des zèbres au Solio Range,
– Des fesses de babouins dans les Simien Mountains (votre photo n°7 est superbe),
– Un troupeau entier d’éléphants dans le Queen Elizabeth Park…
Que de découvertes…
Il m’est revenu que certains aficionados de ce site s’inquiétaient de mon silence. Il boude? Il est gravement malade (enfin, « vraiment » malade, pas juste du cerveau)? Il a été enlevé par des plutoniens en ribote? Il est mort? Eh ben non… « Il » a juste beaucoup de boulot… Mais « il » a trop tardé à prendre le temps de revenir sur le plus beau site de l’univers alors « il » s’accorde une pause-déjeuner. Et puis zut.
Donc, quelques petites remarques en passant.
D’abord, « Oyez », ça s’écrit « Oh Yeah! ». Le continent noir a quand même tout donné au jazz, au blues, et j’en passe. L’Afrique a le rythme dans la peau, le tempo dans le sang! Donc vous devez vraiment bien retiendre: « Oh Yeah ».
Bon, ça, c’est fait.
Alors, vous avez perdu votre carnet de passage en douane. Je comprends, ça peut arriver à n’importe qui de perdre un truc. Ce qui est rageant, c’est qui si vous deviez franchir la douane avec un enfant de moins – que vous auriez oublié à la dernière station-service (une quoi? une station-service! ah oui, évidemment, depuis le temps, vous avez oublié à quoi ça ressemble) – ça passerait comme sur des roulettes. Quand la paperasse prend trop d’importance… Je cite Bertold Brecht dans « Dialogue d’Exilé » (ça y est, « il » se la pète):
« Le passeport est la part la plus noble de l’homme. Il ne se fabrique pas aussi facilement qu’un homme. Un homme peut se faire partout, sans raison valable et de façon la plus légère, mais un passeport, jamais. C’est pourquoi il est si apprécié, quand il est bon, alors qu’un homme, aussi bon soit-il, n’est pas reconnu pour autant. On peut dire que l’homme n’est que le porteur matériel d’un passeport. Le passeport lui est fourré dans la poche intérieure, comme des actions sont remises au coffre-fort qui n’a, somme toute, pas d’autre valeur que ce qu’il contient. »
Dur, hein?
Vous avez bloqué une frontière pendant des heures??? Sans blague… C’est cool l’Afrique, quand même. On peut vraiment faire des trucs pas possibles! J’ai un peu l’impression que si vous faisiez la même chose à, je ne sais pas moi, disons Sterpenich, ce serait vachement vite réglé!
Bon, vous arrivez en Ouganda: « Tout est très vert, nous retrouvons des maisons de briques rouges, de bonnes routes, des gens en bottes,… et également la pluie ». Exactement la description d’Everberg, notre petit village flamoutche si sympathique et tranquille. Franchement, ça valait la peine de faire autant de bornes pour ça??
Puis je lis: « …nous nous arrêtons de temps en temps pour manger dans un petit bui-bui local (…), pour acheter quelques fruits ou brochettes de viande sur le bord de la route. » Est-ce que vous avez demandé à voir l’accréditation de l’AFSCA de tous ces bui-buis? De même, si vous prenez l’ascenseur, notez bien le numéro et la date du dernier contrôle de KonHef (salut Vincent, ça boume?)!
Allez, ma pause-dej’ est finie. Faut qu’j’y r’tourne. Nous attendons avec impatience les photos et les premières impressions du Congo.
Votre éternel abonné,
Jean-Seb
Salut vous,
C’est incroyable! En vous lisant à l’instant, je pouvais voir Laurent s’opposant à l’autorité, refusant cette situation injuste. J’imaginais Laurent, tel qu’on a l’habitude de le voir, lorsqu’il veut s’insurger contre un comportement indigne et frauduleux alors qu’il se sait dans son droit.
Avoir osé l’opposition; avoir bravé les interdits (même si l’on se sait dans son droit, il faut du cran!…); avoir su garder son sang froid (tout en jubilant certainement) en voyant le résultat du blocus à la frontière… Chapeau bas!…
Bien joué Laurent. Je te reconnais bien là…
Profitez de chaque instant,
Que votre route soit belle et sereine.
IMNNGL
Coucou Laurent.
C’est bientôt mon anniversaire, mais je sais que tu n’es pas là pour le fêter.
J’espère que tu me ramèneras un petit souvenir.
Les photos sont impressionnantes, surtout celles des éléphants.
Maintenant je dois aller me coucher car il est l’heure.
Bon voyage!
Elena
Salut vous tous,
Que d’aventures vous vivez, j’aimerai bien faire réellement partie du voyage pendant quelques jours. Plus de mon âge comme dirait une certaine personne (René).
Dans la rue tout le monde commence à sortir dans les jardins et les enfants à ressortir les vélos. Depuis 2 jours il fait un temps superbe et René a dèjà engagé Luc pour travaillé dans son jardin. Le train train quotidien en sorte… En pensée avec vous.
Gros bisous, Monique
Que c’est chouette de vous lire ce matin! Nous étions rassurés grâce à Nathalie et Patrick mais là, on a votre récit complet et quelques magnifiques photos qui nous font dire des « oh » et « ah »… Et toujours aussi variés vos commentaires : un peu de caucause pour Laurent aux frontières, un peu de jeu « ch’te bloque » avec votre camion, Guilhem qui repère une colonie d’éléphants, Augustin qu’on entend plus grâce à sa marraine et sa descendance, et j’en passe.
Ici, toujours grand bleu. On pense à nos prochaines vacances à la montagne : on fait l’inventaire du matos, on fait une petite virée chez Jacques Martin (où on croise les copains, hein Régine !) pour compléter ce qui manque. Bon, c’est clair qu’on se demande si on va skier sur l’herbe, sur la glace ou sur la neige…
Profitez bien de tout et soyez prudents,
Bisous,
Stèph