Nos amis suisses nous proposent de les suivre et de faire route ensemble via la vallée de l’Omo et ses peuplades encore « authentiques » et rejoindre le Kenya par la rive est du lac Turkana. Nous sommes tentés et faisons route ensemble à partir de Jinka, dernière ville au sud-ouest de l’Ethiopie encore reliée au macadam (avec des hôtels, des magasins mais déjà plus d’ATM, ni de carburant). Dernier macadam avant Merille au Kenya. Nous partons donc à la rencontre des Mursis et des Hamer (d’autres tribus vivent encore dans cette région tels les Ari, Banna, Bumi, Karo et Surma). Les Mursis sont célèbres par leurs combats très acharnés entre hommes et les femmes à plateau. Ces femmes portent (de manière occasionnelle, on vous rassure) des plateaux d’argile allant jusqu’à 15cm de diamètre placés dans leur lèvre inférieure (très pratique pour déposer le verre de bière du mari, …) et montrant leur statut social. Les Hamer quant à eux sont spécialisés dans la décoration de leur corps (pour avoir tué un ennemi, s’être marié, ainsi que le nombre de femmes qu’un homme possède, …). Ces différentes tribus vivent maintenant en partie du tourisme et monnayent l’entrée au village et leurs photos. Ils ont bien compris comment gérer leur image.
Des questions existentielles se posent à nous. Faut-il aller les voir et les prendre en photo comme on irait au zoo ou plutôt passer notre chemin? Ces personnes vivent dans des coins reculés et très hostiles à toute présence humaine. En y allant, nous leur apportons un certain revenu et nous entretenons leurs coutumes. Est-ce bien ou non? Nous ne savons pas. Nous lançons le débat et attendons vos avis et commentaires.
Les échanges sont tout à fait biaisés, de nous, ils n’attendent que de l’argent et non une rencontre. Nous avons néanmoins réussi à jouer avec leurs enfants, à leur offrir des photos de groupe et Franzi a pu les filmer avec sa caméra alors qu’ils pensaient se regarder dans un miroir. Ils ont bien apprécié ce jeu et ont fini par se filmer les uns les autres. Nous leur avons également rempli leurs gourdes, bidons ou bouteilles d’eau grâce à notre super citerne (Merci Distritank :-)).
Nous pensons que notre approche a certainement dû les étonner.
- Nous avons déjà parcouru 22 000 km depuis la maison (en 5 mois).
- Pour le carburant, nous avons une petite réserve qui peut contenir jusqu’à 1200 l et nous consommons en moyenne 23 l/100 km.
- Hubert confirme à Nicolas que le voyage est vraiment très chouette
- En ce qui concerne l’école, durant les longues heures de piste, seuls les exercices oraux sont possibles et encore …
- Pour les crêpes, nous avions pris une poêle à crêpes. Nous trouvons tous les ingrédients sur place excepté le lait remplacé par du lait en poudre.
- Les articles des enfants sur les pays traversés sont en cours de préparation, merci de leur mettre un peu la pression.
- Pourquoi remontons-nous vers le nord ? Pour faire un petit tour en Somalie 😉
- Les ruelles de Lamu sont effectivement très étroites mais on vous racontera plus tard notre expédition sur cette île.
- Ne nous parlez pas trop de chocolats, nous n’en trouvons guère par ici.
Suite au prochain épisode avec peut être un spécial nourriture par Béné
P.S. Un très heureux anniversaire à Périnne, Tom et Christophe.
Salut Hubert,
Merci d’avoir pensé à moi, c’est sympa.
Je n’arrive toujours pas à comprendre que tu trouves que voyager est bien.
Nous, on repart peut-être dans un an et demi en Amérique du Sud. J’ai plus ou moins envie d’y aller mais il faut que je m’équipe plus (Facebook, DSi, PC, …) pour m’occuper quand on roule et pour me sentir moins seul sans mes potes que lors du premier voyage.
A +.
Nicolas
Madame, Mademoiselle et Messieurs SEPTAVIVRE,
Notre petit doigt nous dit que bientôt il y aura sur (on lit « sur » le journal) quelques magazines de voyageurs, des reportages plus ou moins en commun et pas très communs sur des lieux visités.
Du type safari, escalade, animaux …. kenyans et avec des Suisses ? ? ?
Le weekend s’annonce et nous attendons cela avec impatience.
Amitiés ensoleillées (oui, ici il y en a aussi du soleil ….ce n’est pas votre monopole:-))
Françoise et Alain
Quelques jours passés à Lisbonne, sans se connecter et suivre les récits de nos 7àvivre et nous voilà largué !
Non seulement, il faut se remettre à jour dans les lessives, le boulot mais aussi en lisant tous les échanges des nombreux fidèles internautes et suivre le périple de la famille Claes! Et après, on se plaint que les journées passent trop vite. Pfff !
Mais bon, nous avons pris un peu de bon temps en quittant notre petite Belgique. Nous étions accompagnés de notre Basile, qui, disons le franchement, à fait l’école buissonnière. Quatre jours au soleil (nous aussi on a porté le t-shirt), à déambuler dans les rues, à visiter des palais et des églises, à manger du poisson et des pâtisseries locales, à essayer de comprendre cette langue et à suivre des vernaculaires sans savoir où ils nous emmènent (il faut vivre dangereusement non ?).Bref, un bon bol d’air et de liberté.
Basile, quant à lui, trouvait que ces 4 jours « enfant unique » étaient tout simplement paradisiaques et franchement à la hauteur pour fêter dignement ses douze ans. Il était aux anges entre papa/maman d’autant plus qu’il a commencé son voyage par un vol entre les deux pilotes, en vivant en direct le décollage et l’atterrissage de notre Airbus.
Et maintenant, le soleil brille aussi sur LLN plage. Que demander de plus ?
A tout bientôt,
Stèph
P.S. Sympa la déco « lèvres-plateau » ! Béné, tu comptes essayer ?
L’important, c’est déjà de se poser les questions!
Nous partons ce 4 mars au Burkina Faso, nous y serons jusqu’au 18 au soir…si jamais vous passez par là!!
Celui qui n’a pas consulté votre blog depuis quelques jours, a beaucoup de travail en perspective.
Entre nouveaux articles, nouvelles photos, même dans d’anciennes rubriques, et nouveaux nombreux commentaires : il y a en a pour tout le monde.
La sauce prend bien !
Signé :
Devos et Lemmens
Très bon débat que celui soulevé ici…
Intuitivement, je ne pense pas que accéder à leur demande d’être payés pour pouvoir être photographiés soit une excellente idée.
Cela ne cadre pas, à mon avis, avec le voyage que vous êtes en train de réaliser et qui est basé sur les rencontres insolites et fortuites, basées sur l’échange et la convivialité (enfin, la plupart du temps… 😉 ).
Payer pour une photo, je ne sais pas…
Par contre, pourquoi ne pas passer par le troc (s’il vous reste des choses à échanger)? Un crayon, un bonbon, que sais-je, en échange d’un sourire (d’un vrai, pas d’un sourire forcé car payé) est plus dans ce qui me semble être votre mode de fonctionnement, non?
La richesse de vos rencontres, c’est vous qui la crééz, avec les multiples moyens qui sont les vôtres.
Ce serait dommage de « forcer » cette richesse…
Mais bon, c’est plus facile de donner un avis ici, à partir de notre PC que vous sur place
Bon courage et merci pour vos témoignages
Laurent
J’entends la tempête. On me parle de progrès, de « réalisations », de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d’eux-mêmes.
Évidement
Moi, je parle de sociétés vidées d’elles-mêmes, des cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées.
On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemin de fer.
Moi, je parle de milliers d’hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l’heure où j’écris, sont en train de creuser à la main le port d’Abidjan. Je parle de millions d’hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la danse, à la sagesse.
Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme.
On m’en donne plein la vue de tonnage de coton ou de cacao exporté, d’hectares d’oliviers ou de vignes plantés.
Moi, je parle d’économies naturelles, d’économies harmonieuses et viables, d’économies à la mesure de l’homme indigène désorganisées, de cultures vivrières détruites, de sous-alimentation installée, de développement agricole orienté selon le seul bénéfice des métropoles, de rafles de produits, de rafles de matières premières.
Discours d’Aimé CÉSAIRE sur le colonialisme.
J’aime beaucoup ce texte. Nous pensons toujours que notre vision et perception du monde est la bonne : argent, énergie, démocratie, religion, etc. Mais la réalité est multiple et il y a 1001 façons d’aborder et de percevoir le monde. Respect, rencontre, écoute et partage doivent guider vos pas…
Autre lecture intéressante : http://ploutopia.over-blog.com/article-17416176.html. Ca ne concerne pas le tourisme mais les mises en garde sont les mêmes.
Bon vent quand même. Tâchez de poursuivre comme vous le faites. Vous êtes parfait !
Patrick
Je crois que Franziska et Gerry ont bien décodé nos amis voyageurs. Et d’après les écrits de ceux-ci, ils méritent en effet la palme du courage (les « petits Suisses » parlent quand même de « survivre avec eux »), de la gentillesse et de l’entraide.
Pour ce qui est du débat qui est lancé, je rejoins assez bien l’avis idéaliste d’ IMNNGL dans tout ce qui est la rencontre de l’autre dans nos différence et dans l’échange.
J’y mettrais quand même une nuance. Je crois que l’expression « tourisme équitable » existe déjà et est utilisée pour définir un tourisme où les autochtones font la promotion de leur culture et de leur pays en accueillant les gens parmi eux et en les mêlant à leur vie de tous les jours, dans des conditions de vie proche des leurs. En échange ils sont payés. Oui. Mais c’est un salaire mérité; fruit de leur travail. Pas pour avoir singé ce qu’ils sont sur des photos.
Personnellement, ma vision de ce genre de voyage, se situerait entre les deux (entre le tourisme d’échange purement idéaliste et gratuit d’IMNNGL et un tourisme équitable amélioré de l’échange des « richesses culturelles ». Je suis donc pour l’échange dans la rencontre de l’autre et je suis prête à payer si l’autre est engagé et non passif. Sinon, autant aller au zoo ou acheter des cartes postales…
Donatienne
Avant tout, merci pour ces fréquentes dernières nouvelles.
C’est marrant que vous nous demandiez notre avis sur le dilemme qui vous taraude; je me suis mise à réagir à vos projets de possibles futures rencontres lorsque vous avez lancé le débat la phrase suivante.
Je ne rejoins pas l’avis de Françoise et Alain.
Pour moi, ces tributs ont (avaient?) quelque chose de privilégié; une vie seine sans pollutions quelles qu’elles soient avant l’arrivée des touristes. Ne vivaient-elles pas bien avant que ceux-ci ne viennent petit à petit les tenter par exemple justement avec la pollution de l’argent. Je suis certaine que ces gens vivaient du troc et de l’échange de services avant que des gens « civilisés » ne viennent contaminer leurs traditions en leur faisant miroiter un monde paraît-il meilleur.
Je crois sincèrement que votre première approche que vous nous décrivez est la bonne.
Je suis pour la rencontre de ces tributs, mais dans l’échange; peut-être l’échange de vécus, de rencontres simplement humaines (death rail; quelque chose que vous pourriez leur apprendre de notre civilisation avec les moyens de là-bas; partage d’un apéro ou d’un repas bien de chez nous avec les aliments de là-bas ou encore, vu que ceci semble infaisable, partager leurs coutumes…), leur donnera envie de revenir à un partage simple « d’un vécu pour un autre ».
Certains diront sans doute que je suis trop idéaliste et naïve, mais au moins vous aurez votre conscience pour vous.
Qu’y aurait-il de plus beau qu’une rencontre gratuite que vous pourriez nous raconter et qui ne serait pas corrompue par le « shetani » de l’argent. Pouvoir nous dire que le vécu que vous nous rapporté de chez eux, voir les photos que vous en rapporteriez, seraient sains; Faire de ces rencontres du « tourisme équitable ».
Je crois sincèrement qu’un des buts de ces voyages est la rencontre de l’autre dans nos différences, et pas l’adaptation de l’autre (qui, au départ n’avait rien demandé) à notre idée de la vie idéale.
Si nous sommes différents, ce n’est pas pour rien…
IMNNGL
Dimanche, le 27/2/2011.
Bien chers Bénédicte et Laurent,
Bonjour les enfants,
Ce weekend nous sommes gâtés.
Il fait mauvais, il vente, il pleut, la crise s’éternise … MAIS « le » SEPTÀVIVRE compte plus de pages que d’habitude et comme on a le temps de lire …. et de regarder les nouvelles photos mises dans plusieurs rubriques … on reste scotché !
Magnifique le reportage sur la vallée de l’OMO.
Splendide ces photos et ce ressenti.
Mais alors que nous sommes un petit peu au repos et vous toujours en vacances, vous lancez un débat et demandez notre avis.
Vous avez visité un musée « vivant » (quel est l’âge de ces jeunes ?)
digne de « BOUC RICHE » (trad : Bokrijk).
Et comme dans tous les musées, il faut payer.
Il y a quelques années les dentellières de Bruges demandaient aussi
de l’argent … pour être prises … en photo !
D’autres dames, également exposées, demandent aussi de l’argent ….
Mais le métier n’est pas le même.
Nous avons constaté que ces dernières années on nous demande de plus en plus de payer pour faire des photos, dans des sites, des musées, des places publiques.
Chacun en fait facilement des photos, et où passe donc l’argent des cartes postales que l’on aurait pu acheter ?
De quoi vivraient ou vivent-ils autrement ?
Mais là, vous avez certainement payé avec de l’argent « propre » (OMO oblige) même si ce n’est pas toujours « gay » (OMO oblige encore).
Votre reportage est superbe et nous reconnaissons là
votre sens chrétien : ECCE HOMO aurait pu être l’intitulé de votre article.
Continuez à nous faire rêver et changer de climat météo !
Nous vous embrassons.
Françoise et Alain
PS
Vous écrivez :
« Les Hamer quant à eux sont spécialisés dans la décoration de leur corps
(pour avoir tué un ennemi, s’être marié, ainsi que le nombre de
femmes qu’un homme possède, …) ».
Or nous voyons des décorations de corps sur ce qui apparaît indubitablement être des femmes ! Comme disait Tintin : « Wadesda ».